Le passage au numérique qui s’est très largement développé ces dernières années nous a permis de partager et d’échanger plus d’informations plus rapidement, en réduisant certains déchets physiques (papier, classeurs, CD et DVD), et en réduisant nos déplacements.

Mais cette dématérialisation nous a également poussé à multiplier notre équipement en produits électroniques (ordinateur, smartphone, tablette…), a fait grimper notre consommation d’énergie et de matières premières et, enfin, nous a amené à une utilisation toujours plus fréquente et intensive d’Internet.

Or les données que nous échangeons sur Internet sont stockées sur des serveurs qu’il faut refroidir en permanence et qui consomment énormément d’énergie. Ces data-centers consomment aujourd’hui environ 10% de l’électricité mondiale, et ce chiffre pourrait bien doubler d’ici 2030, avec la multiplication de nos échanges numériques (Jones, 2018).

L’impact de cette dématérialisation de l’information est donc loin d’être neutre pour la planète. Dans la lignée des World Clean Up Days et des Courses Éco que nous avons organisés ces deux dernières années, le Mantois en Transition vous propose quelques pistes pour alléger votre bilan numérique en s’attaquant aux déchets pas si virtuels que ça.

Nettoyons nos espaces numériques

L’utilisation de serveurs mails et de stockage en ligne (le fameux Cloud) nous donne l’impression d’avoir accès à un espace de stockage infini et éternel. De grandes quantités de données s’accumulent : documents, vidéos, photos, musique… Une partie de ces données est périmée, inutile ou présente en double et nous pouvons facilement nous en séparer. Prêts pour un coup de balai numérique ?

1- Allégeons nos boites emails

Pour notre messagerie perso ou professionnelle : Passons en revue les emails les plus anciens pour ne conserver que les messages réellement utiles et d’actualité. Trions nos messages par taille descendante pour s’attaquer en priorité aux mails les plus lourds, et à leurs pièces jointes. Et n’oublions pas les dossiers spam, les messages envoyés et la corbeille. Autres bons réflexes : se désabonner des newsletters que nous ne lisons plus, limiter le nombre de destinataires dans nos envois, répondre en évitant de renvoyer les pièces jointes….

Certaines messageries, comme Lilo, affichent en permanence un score CO2, calculé en fonction de l’espace utilisé pour stocker nos messages, et nous permettent ainsi de visualiser au quotidien l’impact environnemental de notre boite mail.

Pour nos autres moyens de communication (SMS, Messenger, Whatsapp, Twitter…) : Trions et supprimons les conversations non essentielles qui prennent de l’espace et ralentissent nos appareils.

2. Conservons nos données localement

Pour stocker nos données numériques, privilégions notre ordinateur plutôt qu’un stockage en ligne, et si possible, utilisons un disque dur externe, car il ne consomme pas d’énergie au repos (« stockage froid »), et garantit en plus une meilleure protection de nos données. Passons en revue les données les plus lourdes, notamment les vidéos, photos et images. C’est l’occasion de nous interroger sur la finalité des données que nous stockons et sur leur utilité à long terme. Sélectionnons l’essentiel en le classant dans des dossiers, supprimons les photos floues, les doublons, et le superflu. Notre ordinateur gagnera en espace et en performance, et nous serons enfin capables de retrouver ce document ou cette photo que nous pensions avoir égaré l’été dernier !

3. Limitons les clouds

Stockons uniquement le nécessaire sur le Cloud, pour alléger les data-centers et éviter les va-et-vient avec les serveurs. Par exemple, une copie de notre passeport, ou de notre permis de conduire, seront bien pratiques si nous perdons nos affaires lors d’un déplacement, mais nous n’avons sans doute pas besoin de conserver en ligne des milliers de photos de famille et de vidéos déjà conservées par ailleurs sur notre ordinateur.

4. Sélectionnons nos applications

Sur notre ordinateur ou sur notre smartphone, passons en revue nos applications et supprimons celles que nous n’utilisons jamais. Elles prennent de la place inutilement, ralentissent notre système, et celles qui sont connectées entrainent des allers-retours avec les serveurs. Certaines applications de smartphone existent également en version allégée.

5. Motivons-nous !

En matière de réduction des déchets, chaque geste, chaque bonne pratique et chaque bonne habitude compte ! Pour nous motiver les uns les autres, n’hésitez pas à nous faire part de tous les défis – grands ou petits – que vous aurez réussi à surmonter. Le Mantois en Transition est à votre disposition pour relayer l’information !

Et pour aller plus loin…

☼ Visons la longévité et la sobriété en choisissant un équipement électronique adapté à notre usage : Guide ADEME La face cachée du numérique

☼ Cultivons les bonnes pratiques en limitant notre consommation de vidéos et l’usage du streaming, et en préférant la connexion filaire ou le wifi plutôt que la 4G : Guide du World Clean Up Day Numérique

☼ Préservons notre vie privée en supprimant régulièrement nos historiques (historique de navigation, de recherche, de géolocalisation…) : Article CNIL sur les historiques